Quand vous êtes à Jérusalem, il est très facile de faire des excursions à la journée et il serait dommage de s’en priver tant c’est enrichissant.
Difficile de ne pas aller à la Mer Morte, surtout en hiver quand les températures sont raisonnables et ne dépassent pas les 45°. C’est d’ailleurs très troublant de quitter Jérusalem sous la neige et, une heure de bus plus de tard, de se retrouver en débardeur dans un desert, et à plonger dans l’eau.
Par contre, pour la gastronomie, on repassera, mieux vaut amener son hummus car sur place, à Ein Gedi en tout cas, vous ne trouverez qu’un kiosque à casse croûte franchement oubliable. Mais bon, parfois, c’est tellement beau qu’on s’en fiche…
Autre suggestion, la Palestine, bien sûr. A ce moment là, c’était plutôt calme au niveau politique donc tout s’est déroulé de manière très fluide et sans stress, tant mieux.
Le plus simple, c’est de débuter par Bethléhem. En quarante minutes maxi, vous y êtes. Le passage du mur est tout de même impressionnant et légèrement terrifiant.
Une fois de l’autre côté, vous verrez qu’il est recouvert de fresques et d’expositions (dont une à l’initiative d’un centre culturel des Pays-Bas, bizarrement).
Pour aller au centre, vous pouvez y aller à pied mais il faut compter cinq bons kilomètres. Sinon, 10 shekels et un taxi plus tard, vous y êtes. Vous avez bien sûr l’Eglise de la Nativité, lieu de naissance de Jesus, où les touristes se pressent. En majorité russes et polonais, ils arrivent en groupe dans leurs bus, rentrent, prient et repartent aussitôt pour Jérusalem.
Du coup, il suffit simplement de traverser la place et de se rendre dans le souk pour être à nouveau seul parmi les locaux. L’ambiance est agréable, c’est une ville vivante mais pas oppressante. Tous les commerçants sont avenants et parlent super bien anglais, ça aide pour essayer de papoter.
Nous sommes repartis avec quelques bouquets de za’atar frais sous le bras, l’herbe emblématique de la cuisine palestinienne. Le goût est proche du thym, mais en un peu plus piquant. Pour essayer d’en faire pousser chez vous, plantez de l’hysope, c’est la même chose.
Ensuite, arrêt hummus obligatoire chez Afteem - Manger Square, un des meilleurs, même meilleur qu’Abu Shukri, c’est dire. Il est servi avec une à deux cuillères à soupe d’une préparation acidulée qui pourrait être le jus des légumes en pickles, et c’est ce qui dynamise tout le plat et lui donne le tranchant nécessaire.
Le foul est également à se damner. Normalement, ce ragoût égyptien peut vite devenir étouffe-chrétien (ce qui causerait quand même pas mal de dégats à Béthléhém, huhuh), mais ici, il est tellement relevé que c’est simplement merveilleux. Les morceaux que vous voyez qui ne sont pas des fèves? Ce sont de grosses tranches d’ail. A vue d’oeil, une dizaine de gousses dans une seule assiette. Ajoutez plein de jus de citron et vous pouvez aisément imaginer Jamie Oliver dire que “this is cooking with attitude”.